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«Il y a des jours comme ça où on aime la France, où on a envie de chanter la Marseillaise, envie d'être tricolore comme un supporter insupportable. Il y a des jours où on se reproche de pas être assez français. Des jours où on voudrait s'appeler Dupont quand on s'appelle Magyd. Suis-je toqué ? Suis-je choqué ? Oui je laisse se répandre la douleur en mon cœur et reposer ma tête percutée de plein fouet.

C'était un carnage et c'est mon jour de baptême, je deviens solennellement français, c'est dit. Je promets devant le fronton des mairies d'aimer la France pour le pire et le meilleur, de la protéger, de la chérir jusqu'au dernier souffle. Suis-je sonné ? Miné ? Je nais.

Il y a des jours comme ça où même anar on porte un drapeau parce que c'est tout ce qui reste à brandir après l'embrasement et il est bleu blanc rouge. Il y a des jours où on aime ce pays même quand il a tort, même quand il se trompe parce qu'il est nous jusque dans les entrailles.

Des jours comme ça où on aime ce pays, ses hameaux, ses villages, ses monuments aux morts. Des jours où on regrette de pas la ménager la vieille dame aux quatre cents fromages.

Des jours où on préfère la justice à sa propre mère, des jours où on est à l'envers. Des jours qui dépassent nos propres idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité. Des jours plus forts que la vie et c'est des jours de mort.

C'est vrai, des jours comme ça où on reprocherait à Renaud, Ferré, Brassens d'avoir aimé que la France et pas assez la patrie. Des jours où on voudrait être patriote sans attendre qu'un danger nous guette. Avant le sang, avant le feu.

On devrait avoir envie de sauver la France avant les signaux d'alerte, avant que la mort ne vienne exhaler son odeur dégueulasse. Allez ! Prenons les armes et sauvons ce trésor qui est la république et même la nation. Il y a des jours comme ça où on est de droite, de gauche, de tous les bords tant qu'ils respectent le droit de pas être d'accord. On envie ce pays d'autant tolérer d'avis contraires, d'idées extrêmes et nauséabondes.

Des jours comme ça où on mesure l'état de droit, la liberté, le combat pour la laïcité qu'elle que soit sa maladresse. D'assumer les débats foireux de l'identité nationale, de dire oui à la France quelle qu'elle soit, de tout assumer, Pétain et Jean Moulin, le lâche et le héros, l'orfèvre et le bourrin, l'étroit comme l'iconoclaste ? Des jours où Finkielkraut est un enfant de cœur, où le front national n'est qu'un adversaire de jeu.

Il y a des jours à lire Houellebecq pas pour ce qu'il écrit mais parce qu'il a peur ! Des jours à écouter Zemmour, Morano et Delon et la cohorte des dépités parce qu'ils perdent la boule. Des jours comme ça où on veut s'acheter deux sapins, un pour la tradition, l'autre pour l'effort de porter ce pays qui essaie en trois mots de nous faire une place.

Des jours où on veut manger des crêpes à mardi gras et à Pâques du chocolat.

Des jours où même noir ou même musulman, on veut bien que nos ancêtres soient gaulois.

Des jours comme ça où on s'incline devant la tombe du soldat inconnu, où on ne rechigne pas à la minute de silence. Des jours de fleurs pour tous les «morts pour la patrie» et qu'ils le soient au front ou à l'arrière-salle d'un restaurant. Des jours où on choisit son camp parce qu'il y en a pas d'autres.

Des jours où on applaudit à tout rompre les uniformes, tous les gardiens de la paix, les paras et les flics. Ce jour-là on aime les Français quels qu'ils soient. Des jours, mais il y en aura d'autres.»

LA PART DES IMPÖTS AUGMENTE DE 7 %

COMMUNAUTE DES COMMUNES DU PAYS DE LUCHON

Pour que nos chemins soient praticables c'est l'affaire de tous.

Si fier d’être…

 

Luchon, 14 Novembre 2015, 18h, monument aux morts, place Joffre.

Une foule de plusieurs centaines de personnes commence lentement à se rassembler par petits groupes discrets et remplis de gravité. Des saluts, des poignées de main et quelques embrassades furtives s’échangent, dans un quasi silence, empreint de respect et de tristesse.
C’est la réponse rapide et assumée du Luchon que nous aimons, qui se dessine en riposte à ce que nous venons de subir, nous peuple de France, la veille, en plein Paris populaire et festif, avec la répétition d’exactions d’une extrême sauvagerie et de véritables exécutions sommaires.

Un épouvantable carnage, résultat d’un mitraillage purement aléatoire de la part de barbares illuminés et téléguidés en plein cœur de notre pays et à l’assaut de nos valeurs fondamentales, forgées tout au long des siècles; face à cette ignominie, l’hébétude et l’incompréhension  le disputent d’abord à la révolte, à l’écœurement et la nausée.

Les yeux se remplissent de larmes et les gorges se serrent, à l’image de ceux de Louis Ferré, notre maire, qui délivre avec beaucoup d’émotion un discours d’hommage aux blessés, aux victimes innocentes et à leurs familles. Il en appelle aussi à la résistance et au rassemblement sur nos valeurs partagées et sur notre démocratie, face à la menace terroriste, nihiliste et fondamentaliste.

Moi, le fils d’Herminia, immigrée espagnole, l’époux d’une native de Castilla-La Mancha moi qui scrute à chaque occasion mon nom, inscrit dans le marbre de ce monument, et que je porte fièrement parce que mon grand-père a péri dans les premières heures de la Grande-Guerre, à Heippes, près de Verdun, laissant un orphelin de deux mois, Louis, celui qui allait devenir mon père, je mesure en ces circonstances le véritable ferment, l’essentiel de notre pays, la France : ce qui nous unit et nous rassemble dans le respect et l’acceptation de nos diversités et non ce qui peut nous diviser, nous entraîner dans la stigmatisation et nous opposer.

Alors, ce soir plus qu’à tout autre moment, quand je parcours cette liste d’hommes qui ont donné leur vie pour que notre pays, la France, vive libre, égalitaire, fraternelle et laïque, je puise dans leur souvenir toujours vivace la force de ne pas reculer et de ne pas capituler devant l’étalage de la barbarie la plus abjecte, celle qui ne nous fera jamais renoncer à la défense résolue de nos valeurs authentiques.

Une Marseillaise vibrante s’est alors élevée, reprise par tous et à l’unisson, et j’en ai, pour la première fois peut-être, alors pleinement mesuré la charge unificatrice, loin de tout accent nationaliste et partisan, la force mobilisatrice, parce que c’est notre chant, notre symbole, et qu’elle nous appartient à nous tous, Français ; mais aussi au-delà, parce qu’elle représente dans toutes les contrées du monde le pays des droits de l’homme et du citoyen et qu’elle est porteuse de l’étendard de cet universalisme que nous érigeons comme un principe fondateur et fondamental de notre démocratie.

Benjamin Franklin ne disait-il pas que : « Chaque homme a deux patries : la sienne et puis la France ».

Oui, nous devons avec fierté assumer cette responsabilité universaliste devant le monde et tous les citoyens du monde, malgré les difficultés et les menaces qui se présentent à nous maintenant, sans baisser la garde, ni reculer devant le danger, l’intimidation ou la violence. Nous le savons aujourd’hui, le combat engagé sera certainement long et il fera encore d’innocentes victimes, mais nous vaincrons, comme nous avons su le faire par le passé devant des totalitarismes tout aussi répugnants et organisés.

 

Nous avons ensuite, avec beaucoup d’amis, retrouvé au Pavillon Normand tous ceux qui ont répondu positivement au message de solidarité et d’accueil de ces hommes et de cette famille jetés sur le chemin de l’exil par la même menace terroriste : ils ont souvent vécu dans leur chair ou celle de leurs proches les mêmes atrocités que celles que nous subissons, dans leur pays d’origine qu’ils ont souvent dû quitter pour sauver leur vie ou pour s’assurer un avenir meilleur devant la famine ou la mort.

Cette soirée fût un formidable témoignage de fraternité et de convivialité, dans une parfaite envie de partage et de compréhension de ces déchirures humaines qui ont conduit des Soudanais, des Irakiens, des Iraniens, des Erythréens, des Syriens, des Kurdes…si loin de leur sol et de leurs racines, sur la route de l’exode, en proie à de sordides passeurs, exposés à tous les dangers, à tous les rackets et à la mort dans la traversée de la Méditerranée.

Comme nous et toute notre communauté nationale, ils sont les victimes des mêmes tenants de la dictature, de l’obscurantisme, des inégalités culturelles, sociales et sexuées, du fanatisme et des guerres de religions d’un autre temps qu’on voudrait réanimer, qui ne maintiennent leur pouvoir que par les trafics massifs et la terreur armée.

Et pendant cette soirée, rythmée par le mélange d’improvisations, de percussions et de nos chants pyrénéens, je me suis aussi souvenu de quelques chansons de certains des meilleurs de nos chanteurs qui retrouvent une actualité brûlante et que j’ai pris plaisir à réentendre de retour chez moi : Alain Souchon chantant « C’est déjà ça », et Francis Cabrel avec « Saïd et Mohamed » et « Des hommes pareils » ou « Lily » de Pierre Perret ; des textes d’une force et d’une humanité pénétrante, passés un peu inaperçus en leur temps.

 

Hier matin, je suis parti en montagne, profiter du soleil éclatant des estives d’Artigue, avec ma petite famille qui avait partagé la soirée de la veille avec ces « migrants » et j’ai mesuré alors, tout le bonheur si simple et si complet dont nous jouissons ici, nous, libres et insouciants.

Ces hommes et ces femmes souvent espèrent aussi retrouver les leurs, leurs racines et leur terre et les quelques menus plaisirs basiques auxquels nous aspirons tous.

Essayons de répondre à ces vœux de toutes nos forces et de celles de tous nos pays libres qui portent la responsabilité de cela devant le monde entier : « vivre, (libres et heureux), entre leurs parents le reste de leur âge », tel Ulysse, chanté dans le poème de Joachim Du Bellay.

 

Ce matin, j’ai pris connaissance de plusieurs textes ou tribunes libres que j’ai trouvées particulièrement inspirées et que je vous engage à parcourir : celle de Lassana Diarra, footballeur international français qui a perdu sa cousine dans la tuerie, celle d’Edwy Plenel dans Médiapart et enfin, celle que j’affectionne particulièrement, dont je partage le sens, l’esprit et le cœur (et que j’aurais bien voulu écrire), celle de Magyd Cherfi, du groupe Toulousain Zebda, (que j’ai bien connu lors de mes années passées à Pechbonnieu), parue dans « Libération » de dimanche.

 

Pour conclure mon propos, je citerai Averroès, théologien et philosophe musulman du XIIème siècle : « L’ignorance conduit à la peur, la peur conduit à la haine, la haine à la violence : voilà l’équation. »

C’est assurément, celle que nous devons résoudre, au cœur même de notre propre misère sociale et culturelle, celle que nous devons résoudre au cœur de nos écoles, de nos banlieues, où l’instrumentalisation de cette ignorance conduit au pire et à la négation de nos valeurs démocratiques et humanistes, celles-là mêmes qui m’ont amené à écrire ce texte que je donne en partage.

 

Jean-Louis REDONNET

Si fier d’être : Luchonnais,  Français, et Citoyen du monde.

HOMMAGE AUX VICTIMES

du 13 Novembre 2015

par Jean Louis REDONNET

Magyd CHERFI

Lassana DIARRA

Un vendredi soir d’automne, sous un temps clément. Fin de semaine, temps de sortie, moment de détente. Joies des retrouvailles amicales, des concerts musicaux, des matchs sportifs. Sociabilités populaires et juvéniles. Hommes et femmes mêlés, jeunesses sans frontières, plaisirs variés où l’on peut, selon les goûts ou les envies, boire, fumer, danser, se côtoyer, se mélanger, se séduire, s’aimer, bref aller à la rencontre des uns et des autres.

Il suffit d’aligner ces mots simples, sans grandiloquence, pour partager ce que nous ressentons tous depuis hier : tout un chacun, nos enfants, nos parents, nos amis, nos voisins, nous-mêmes, étions dans le viseur des assassins. 

Parce qu’ils ne visaient pas des lieux manifestement symboliques comme lors des attentats de janvier, exprimant leur haine de la liberté (Charlie Hebdo) ou leur haine des juifs (l’HyperCacher), il s’est dit que les terroristes auteurs des carnages parisiens n’avaient pas de cible. C’est faux : armés par une idéologie totalitaire, dont le discours religieux sert d’argument pour tuer toute pluralité, effacer toute diversité, nier toute individualité, ils avaient pour mission d’effrayer une société qui incarne la promesse inverse.

Au-delà de la France, de sa politique étrangère ou de ceux qui la gouvernent, leur cible était cet idéal démocratique d’une société de liberté, parce que de droit : droit d’avoir des droits ; égalité des droits, sans distinction d’origine, d’apparence, de croyance ; droit de faire son chemin dans la vie sans être assigné à sa naissance ou à son appartenance. Une société d’individus, dont le « nous » est tissé d’infinis « moi » en relation les uns avec les autres. Une société de libertés individuelles et de droits collectifs. 

Prendre la juste mesure de ce que menace cette terreur sans précédent sur le territoire hexagonal – les attentats les plus meurtriers en Europe après ceux de Madrid en 2004 –, c’est évidemment mesurer aussi le défi que nous ont lancé les assassins et leurs commanditaires. C’est cette société ouverte que les terroristes veulent fermer. Leur but de guerre est qu’elle se ferme, se replie, se divise, se recroqueville, s’abaisse et s’égare, se perde en somme. Cest notre vivre ensemble qu’ils veulent transformer en guerre intestine, contre nous-mêmes.

Quels que soient les contextes, époques ou latitudes, le terrorisme parie toujours sur la peur. Non seulement la peur qu’il répand dans la société mais la politique de la peur qu’il suscite au sommet de l’État : une fuite en avant où la terreur totalitaire appelle l’exception démocratique, dans une guerre sans fin, sans fronts ni limites, sans autre objectif stratégique que sa perpétuation, attaques et ripostes se nourrissant les unes les autres, causes et effets s’entremêlant à l’infini sans que jamais n’émerge une issue pacifique.

Aussi douloureux qu’il soit, il nous faut faire l’effort de saisir la part de rationalité du terrorisme. Pour mieux le combattre, pour ne pas tomber dans son piège, pour ne jamais lui donner raison, par inconscience ou par aveuglement. Ce sont les prophéties auto-réalisatrices qui sont au ressort de ses terrifiantes logiques meurtrières : provoquer par la terreur un chaos encore plus grand dont il espère, en retour, un gain supplémentaire de colère, de ressentiment, d’injustice… Nous le savons, d’expérience vécue, et récente, tant la fuite en avant nord-américaine après les attentats de 2001 est à l’origine du désastre irakien d’où a surgi l’organisation dite État islamique, née des décombres d’un État détruit et des déchirures d’une société violentée.

Saurons-nous apprendre de ces erreurs catastrophiques, ou bien allons-nous les répéter ? C’est peu dire qu’à cette aune, dans un contexte de crises déjà cumulatives – économique, sociale, écologique, européenne, etc. –, notre pays vit un moment historique où la démocratie redécouvre la tragédie. Où la fragilité de la première est au péril des passions de la seconde. Car l’enjeu immédiat n’est pas au lointain, mais ici même, en France. Nous savions, au lendemain des attentats de janvier, que la véritable épreuve était à venir. Cet automne, au moment de quitter ses fonctions, le juge antiterroriste Marc Trévidic nous l’avait rappelé – « Les jours les plus sombres sont devant nous » (lire ici son interview à Paris-Match) –, dans une alarme qui ne ménageait pas nos dirigeants : « Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n’ont pas de vision à long terme. (…) Je ne crois pas au bien-fondé de la stratégie française. »

Car, devant ce péril qui nous concerne tous, nous ne pouvons délaisser notre avenir et notre sécurité à ceux qui nous gouvernent. S’il leur revient de nous protéger, nous ne devons pas accepter qu’ils le fassent contre nous, malgré nous, sans nous.

Il est toujours difficile, tant elles sont dans l’instant inaudibles, d’énoncer des questions qui fâchent au lendemain d’événements qui saisissent tout un peuple, le rassemblant dans la compassion et l’effroi. Mais, collectivement, nous ne saurons résister durablement à la terreur qui nous défie si nous ne sommes pas maîtres des réponses qui lui sont apportées. Si nous ne sommes pas informés, consultés, mobilisés. Si l’on nous dénie le droit d’interroger une politique étrangère d’alliance avec des régimes dictatoriaux ou obscurantistes (Égypte, Arabie saoudite), des aventures guerrières sans vision stratégique (notamment au Sahel), des lois sécuritaires dont l’accumulation se révèle inefficace (tandis qu’elles portent atteinte à nos libertés), des discours politiques de courte vue et de faible hauteur (sur l’islam notamment, avec ce refoulé colonial de « l’assimilation »), qui divisent plus qu’ils ne rassemblent, qui alimentent les haines plus qu’ils ne rassurent, qui expriment les peurs d’en haut plus qu’ils ne mobilisent le peuple d’en bas.

Faire face au terrorisme, c’est faire société, faire muraille de cela même qu’ils veulent abattre. Défendre notre France, notre France arc-en-ciel, forte de sa diversité et de sa pluralité, cette France capable de faire cause commune dans le refus des amalgames et des boucs émissaires. Cette France dont les héros, cette année 2015, étaient aussi musulmans, comme ils furent athées, chrétiens, juifs, francs-maçons, agnostiques, de toutes origines, cultures ou croyances. La France d’Ahmed Merabet, d’origine algérienne, ce gardien de la paix qui a donné sa vie au pied de l’immeuble de Charlie Hebdo. La France de Lassana Bathily, d’origine malienne, cet ancien sans-papiers qui a sauvé nombre d’otages à l’HyperCacher. Cette France qu’ont illustrée, dans cette longue nuit parisienne, tant de sauveteurs, de soignants, de médecins, de policiers, de militaires, de pompiers, de bonnes volontés, mille solidarités elles aussi issues de cette diversité – humaine, sociale, culturelle, confessionnelle, etc. – qui fait la richesse de la France. Et sa force.

En Grande-Bretagne, lors des attentats de 2005, la société s’était spontanément dressée autour du slogan inventé par un jeune internaute : « We’re Not Afraid. » En Espagne, lors des attentats de 2004, la société s’était spontanément rassemblée autour de ce symbole : des mains levées, paumes ouvertes, tout à la fois désarmées et déterminées.

Non, nous n’avons pas peur. Sauf de nous-mêmes, si nous y cédions. Sauf de nos dirigeants s’ils nous égarent et nous ignorent. La société que les tueurs voudraient fermer, nous en défendons l’ouverture, plus que jamais. Et le symbole de ce refus, ce pourrait être deux mains qui se rencontrent, se serrent et se mêlent, se tendent l’une vers l’autre. Deux mains croisées, l’une dans l’autre.

Deux mains en relation

Edwy PLENEL

Nous accompagnons aujourd’hui notre ami Jacques Rives, le cœur rempli de peine.

Et nous nous retrouvons très nombreux auprès de sa famille en deuil.

 

Mais il ne nous aurait pas compris, si nous nous contentions de ce seul sentiment de tristesse.

 

Alors, au risque de choquer, je prendrai le parti de délivrer le message dont toute sa vie a été le témoignage vivant, tant sur le plan professionnel que dans l’engagement civique, citoyen et politique.

Oui, Jacques Rives a été un de ces militants actifs et engagés du service public : au plan professionnel d’abord puisqu’il a été un responsable avisé et efficace des services de la Direction Départementale de l’Equipement, parcourant inlassablement les routes et les chantiers de ses équipes, organisant les programmations et les vérifications des travaux de réfection, d’entretien, de déneigement notamment.

Ces services publics que l’on critique si souvent mais dont on comprend mieux l’utilité lorsque le besoin impérieux ou la nécessité se font cruellement sentir.

Les épreuves que nous venons de traverser en ont fait la démonstration claire : nos fonctionnaires savent faire face et être à la hauteur des attentes dans les moments les plus difficiles. Policiers, pompiers, professionnels de santé publique, soldats des armées, agents de l’Etat et des collectivités, enseignants,… parmi tant d’autres, ont permis à notre organisation de la  société de répondre avec promptitude aux besoins de mise en sécurité sans céder au chaos et à la panique.

Alors, les dénigrements incessants de  ces fonctionnaires, de leur trop grand nombre, de leur coût élevé, de leur supposée fainéantise, ne sont pas de mise, et il faut les écarter et plus encore cesser de les relayer sottement car ils ne servent que le discours facile de quelques politiciens démagogues et populistes.

 

Jacques a été une illustration de droiture, d’exigence et de rigueur professionnelle : jamais de compromission avec les entreprises, jamais de passe droits, un souci permanent de distance nécessaire, une éthique de service à toute épreuve et un sens du commandement inné.

Ces qualités jamais mises en défaut et ce souci de service public, il les a naturellement appliqués par la suite à l’exercice de ses mandats politiques : Jacques a été un maire d’Oô exigeant, droit, soucieux de l’intérêt de ses administrés mais aussi et surtout de l’intérêt collectif.

Il a, dans la suite de ses prédécesseurs Bernard Ousteau, puis Marcel Condesse, fait de sa commune une des mieux tenues du canton, pimpante, agréable, attractive et renommée ; il n’avait de cesse de projeter pour le futur de ce village et de cette vallée d’Astau qu’il chérissait.

Lors des dernières inondations, en 2013, il a montré l’étendue de ses qualités et de son implication en engageant très vite les réponses adaptées de mise en sécurité de la population et des biens publics. Il s’est aussi appliqué à rechercher les concours nécessaires pour la résolution des nombreux chantiers post crue, que la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations vont impliquer dans les années à venir.

Je me souviendrai d’ailleurs de la visite que je lui avais rendue dans sa mairie et au seuil de son bureau suspendu au dessus les flots de la Neste en furie : elle avait sérieusement déstabilisé les fondations de l’édifice ; il m’avait alors fait penser à ce capitaine de navire, qui, dans un naufrage, ne quitte son bateau et son poste de commandement que lorsqu’il s’est assuré que plus personne ne court de danger.

Voilà une des images fortes que je garderai assurément de lui.

Mais il s’intéressait aussi beaucoup à la vie de son canton : il a été un des acteurs et des atouts majeurs du SIVOM du Pays de Luchon, avec ses amis André Sangay, Marius Ballarin et Loulou Fernandez notamment.

 

Il m’a aussi appuyé à la communauté de communes du Pays de Luchon en m’accordant un soutien jamais démenti, même s’il pouvait marquer des différences d’appréciation ou d’approche toujours très positives et constructives.

Notre canton perd un grand élu : Jacques nous fera défaut dans les futurs challenges qui s’ouvrent à nous avec les fusions envisagées de nos intercommunalités.

 

Jacques enfin, était un citoyen engagé et un militant socialiste convaincu : il a été de tous nos combats et il ne comptait pas ses efforts pour l’avancée de nos idées et de nos valeurs.

Alors, je pense, sans le trahir, qu’il aurait été fier de monter au front de leur défense face à ce déferlement de haine, d’exclusion, de racisme ordinaire et quotidien, que distillent dans les médias et sur la « toile » quelques prédicateurs bleu Marine, parfaits miroirs de ces imams intégristes qui ont instrumentalisé les fous d’Allah qui nous ont frappé, au cœur de notre jeunesse, de notre mode de vie et de nos valeurs républicaines.

Ils s’en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux, de façon très organisée en déversant un prêt à penser xénophobe, antisocial et antimusulman insidieux : alors ne soyez pas les dealers de ce venin, en les relayant sans modération sur Facebook ou Twitter et en leur attribuant des « j’aime » systématiques et désolants d’absence d’esprit critique ou pire encore en les partageant.

Notre République laïque, libre, égalitaire et fraternelle n’est pas défendue  par ces faux-amis : ils doivent être combattus avec la même énergie que les nihilistes fondamentalistes qui ont frappé le Paris populaire, festif et cosmopolite que l’on aime et qui nous symbolise dans le monde entier.

Je sais que le père René Bellême me pardonnera d’avoir introduit cette touche un peu personnelle, dans cette église mais elle rejoint à sa façon une pensée qu’il rappelle en toute occasion dans les cérémonies auxquelles j’assiste et qui sera la conclusion de mon hommage à Jacques Rives : - « Dieu est amour ».

 

Jean-Louis REDONNET

Président de la CCPL

HOMMAGE DE JACQUES RIVES

par JEAN LOUIS REDONNET

Rêver un impossible rêve,

Porter le chagrin des départs…

(La quête, Jacques Brel)

 

Souvent vêtu d’un gilet aux teintes chamarrées, d’un loden ou d’une veste sombre, des lunettes cerclées, le teint pâle, parfois rehaussé d’un nœud papillon coloré, tel se présentait habituellement Didier Hougarou : cela lui donnait une allure assez altière et cependant presqu’un peu désuète.

Mais c’était certainement pour mieux contenir la douleur lancinante que lui causaient les maux qui le rongeaient, insidieusement, depuis si longtemps.

Ce dandy attachant et doux, cet hidalgo qui ne reculait pourtant pas, en été, devant le port de chemises hawaïennes, était tout autant ce professeur d’Histoire et Géographie cultivé, brillant, et surtout moderne et novateur dans sa façon d’enseigner, très féru des méthodes actives qui prônent la participation et l’implication des élèves : sa façon à lui de transmettre répondait aux principes énoncés par Benjamin Franklin : « Tu me dis, j’oublie ; tu m’enseignes, je me souviens ; tu m’impliques, j’apprends. »

Car il était bien un de ces passeurs de savoir, de ces orfèvres qui fourbissent le métal des clefs ouvrant, pour leurs élèves, les portes de la connaissance et de la culture : de ceux qui inculquent l’attention à porter aux autres, le respect de la différence et la soif d’apprendre, outils indispensables de leur avenir citoyen.

C’est bien des enseignants de cette trempe dont notre société a tant besoin aujourd’hui, partout, pour lutter efficacement contre tous les extrémismes, aux antipodes de ces prédicateurs qui ne produisent, par leur bourrage de crâne, que des faibles d’esprit endoctrinés, des fous de dieu ou des zélotes serviles et fanatisés.

Didier, lui, c’était mille projets, mille découvertes, mille démarches d’excellence : il a organisé de remarquables voyages scolaires au Pérou, au Guatemala, puis au parlement européen ou plus récemment un voyage humanitaire au Sénégal.

Il présidait aussi l’association Andes-Pyrénées, particulièrement attaché qu’il était à cette Amérique du Sud hispanophone et à cette fascinante Amérique Centrale et à ses civilisations disparues chères à son cœur.

La Pologne, Cracovie et Auschwitz-Birkenau étaient aussi dans ses prochains objectifs.

Il contribuait tout autant et de façon essentielle au volet éducation pour le Festival des Créations Télévisuelles de Luchon en parfaite osmose avec Claude Coret et ses équipes de collaborateurs et de bénévoles.

Son implication dans la vie de la cité scolaire où il enseignait, là où il avait lui-même été élève, était totale et productive : après avoir, avec Myriam Dutoit, mis sur pied la section européenne au collège Jean Monnet, son rôle dans la création du BachiBac au Lycée avec Maïté Garcès fût majeur, même si par la suite, son état de santé l’avait écarté à contre-cœur de son animation.

Aujourd’hui, il s’attachait à boucler avec l’administration le montage d’un nouveau projet pour faire du Lycée Edmond Rostand un lycée international.

Mais j’oublie certainement des dizaines d’autres apports novateurs de cet érudit, simple, affable et si discret.

Son départ laisse donc un vide immense qu’il sera difficile de combler ; mais tout comme lui, j’ai une totale confiance dans ces nouvelles générations, qu’il a su convaincre, de « hussards de la République » qui, lorsque l’un d’entre eux est tombé, font en sorte qu’un autre se lève pour aller au feu et occuper la première ligne…

Enfin, Didier était aussi un camarade de toujours, fervent socialiste dans l’âme, très impliqué dans la vie de la section locale dont il avait été un temps un secrétaire actif et avisé.

 

Le Pays de Luchon et, bien au-delà, le Comminges perdent un enseignant hors pair, un homme généreux, ouvert et disponible, un ami et en deux mots un « Grand Monsieur ».

 

Adieu donc, Didier.

Juste pour t’accompagner,  une simple strophe de “Coplas a la muerte de su padre” de Jorge Manrique :

 

[…]

“Nuestras vidas son los ríos

Que van a dar en la mar,

Que es el morir:

Allí van los señoríos

Derechos a se acabar

Y consumir;

Allí, los ríos caudales,

Allí, los otros, medianos,

Y más chicos;

Allegados, son iguales,

Los que viven por sus manos

Y los ricos.”

[…]

 

Jean-Louis REDONNET

Président de la Communauté

de Communes du Pays de Luchon

 

Hommage a Didier HOUGAROU par JEAN LOUIS REDONNET

CEREMONIE DES VŒUX AUX ELUS ET AUX SALARIES DE LA CCPL DU 15/01/2016

 

Mesdames et messieurs les élus, Mesdames et messieurs les salariés et vous, chers amis de notre communauté de Communes du Pays de Luchon.Cette cérémonie revêt un caractère particulier, car elle sera probablement la dernière dans cette configuration.D’abord, ces vœux 2016 ne reproduiront pas, comme je vous y avais accoutumé, le rapport d’activité que je dressais habituellement, pour relater de façon exhaustive, l’activité déployée par l’ensemble des services de notre Communauté de Communes pendant l’année écoulée ; nous réserverons ce travail, fort utile, à l’appui des comptes administratifs de l’exercice.Mais, j’avais demandé à notre directeur général des services, John Enot de faire état des clefs de l’action entreprise, sous sa conduite, au sein de l’ensemble des services de notre collectivité, sur la base de la feuille de route tracée avec lui par notre bureau et notre conseil communautaire. C’est ce qu’il vient de produire avec l’esprit de synthèse et la clarté qu’il a su apporter peu à peu à nos pratiques et je l’en remercie chaleureusement.Aujourd’hui donc, je préfère me contenter de mettre en exergue les évènements fondamentaux qui ont, de mon point de vue, touché notre collectivité en 2015 tout en amenant les éclairages indispensables pour décrypter et projeter l’année 2016, et en donnant les axes majeurs du travail, attendu du collectif que nous formons, nous, élus et décideurs, et vous, salariés, bras armé de l’action et de l’esprit communautaires.J’aborderai donc, bien évidemment, les pistes que nous souhaitons explorer et préciser quant au devenir de notre intercommunalité, l’actuelle et celle en construction, et par voie de conséquence j’apporterai les éléments de réassurance, si besoin était, concernant votre futur professionnel ou institutionnel. Mais avant cela, j’ai besoin de revenir sur les événements tragiques du 7et 8 janvier, et du 13 novembre dernier, qui ont ensanglanté notre pays, notre nation et les ont endeuillés, tout en provoquant, contrairement aux attentes des criminels, une unité nationale et une grande mobilisation citoyenne face à la barbarie et au fanatisme nihiliste, travestis d’une religiosité de pure façade. Albert Camus, en visionnaire, écrivait hélas déjà en 1947 dans un roman célèbre : « la seule façon de mettre les gens ensemble, c’est de leur envoyer la peste. » Il n’est pas tolérable pour nous, pays des Droits de l’Homme et du Citoyen d’accepter un tel retour à la barbarie, une telle régression de la pensée et des pratiques, une remise en cause du droit et du statut des femmes, l’installation d’un communautarisme clairement hostile à la République et à la laïcité. Il n’est pas admissible qu’une religion, quelle qu’elle soit, puisse être à ce point dévoyée, dénaturée et déshumanisée, et que ses fidèles, pour leur immense majorité pacifiques et tolérants, soient tous assimilés à ces fondamentalistes haineux qui ne sèment que la mort et la peur.La mise en échec de ces dangers, par les moyens de notre Etat de droit, ne peut ouvrir la porte à des attitudes, des discours et des agissements d’exclusion, de haine, de racisme et de xénophobie. Je mets en garde chacun d’entre vous, et surtout dans les réseaux sociaux, de ne pas se faire les complices et les relais de cette peste fascisante qui pullule aujourd’hui et envahit de façon très organisée notre blogosphère. Je vous en remercie à l’avance, car vous êtes, ne l’oubliez pas les représentants de ces Services Publics que nous défendons et qui s’adressent à tous, particulièrement dans nos zones rurales où la nécessité, dans nombre de domaines, se fait cruellement sentir : il serait trop facile de désigner des boucs émissaires pour leur faire porter le poids d’une crise économique, sociale et des valeurs, qui touche lourdement notre territoire certes, mais aussi notre Pays, l’Europe entière et au-delà.Je réédite solennellement cette mise en garde, que j’avais eu l’occasion de faire au cours de l’hommage rendu à notre regretté collègue Jacques Rives, dont je salue encore aujourd’hui la mémoire en votre nom à tous.Un des effets collatéraux de ce terrorisme est d’avoir jeté sur les routes de l’exil des milliers de réfugiés fuyant la mort et la guerre. La ville de Luchon a été amenée à accueillir une cinquantaine de ces hommes et de ces femmes, tirés de la « Jungle » de Calais, pour une période de trois mois. Il faut le dire clairement : notre Pays de Luchon a su se mobiliser et se montrer très majoritairement digne de cet accueil, perpétuant ainsi une volonté d’entraide et d’humanité déjà bien exprimée par le passé.Mais, je veux, avant tout, redire ici, publiquement, ma fierté que nos enfants, vos enfants, à travers l’atelier citoyen et les activités de notre centre de Loisirs Les Marmottons aient pu, grâce à l’action intelligente et mesurée de leur équipe d’animation sous la conduite de Céline Rigault, inviter plusieurs de ces migrants pour dialoguer avec eux, confectionner et partager un premier gâteau solidaire, suivi cette semaine d’une traditionnelle galette des rois en commun avec les enfants de la crèche, dirigée par Annie Jambaqué. La citoyenneté agissante demeure bien un de nos atouts majeurs et par ce type d’initiatives consacre et ancre une valeur forte dans notre territoire.Dans un tout autre registre, je voudrais maintenant tout de même parcourir rapidement nos principales réalisations au cœur d’une année de rigueur budgétaire et d’austérité annoncées lors du vote du budget primitif dès avril 2015.Il s’agissait bien en effet de rétablir une situation financière qui nous avait beaucoup fragilisés, dans un contexte de changements importants dans nos effectifs, puisque huit de nos salariés nous ont quittés en 2015, soit pour prendre une retraite bien méritée, soit pour poursuivre, sous d’autres cieux, un parcours professionnel déjà bien conforté chez nous. Une pensée amicale pour Annie, Jacques, René Gérard nos retraités et pour Thomas, Muriel, Olivia et Emilie.Ces départs de salariés, occupant souvent des postes clefs, ont été source de réorganisation des services et de restructuration de la gouvernance. Cela nous sera assurément fort précieux pour affronter avec succès les challenges qui nous attendent. Une mention particulière toutefois pour Laure Pallec qui a pris au pied levé et avec brio le relais de la communication depuis le départ d’Emilie. Je souhaite aussi mentionner le bon fonctionnement du Service des Pompes Funèbres, malgré l’absence prolongée de son responsable. Sylvie Bachy a su rapidement assumer son rôle et fidéliser une équipe autour d’elle. Nous ouvrirons assurément dès demain de nouvelles perspectives d’organisation avec nos voisins de Saint-Béat avec lesquels nous collaborons déjà harmonieusement.Nous avons aussi franchi les premiers obstacles de la dématérialisation, qui représente quoi qu’on en dise un travail supplémentaire pour nos services administratifs et comptables : Toute ma gratitude pour la pédagogie et la patience de mes collaboratrices et notamment de Sandrine Montaut qui ont su me rendre efficace et assez réactif dans ce domaine, un peu rébarbatif pour moi.Mais je dois constater, avec satisfaction, que nos 65 salariés (48 T +17C) ont vraiment fait des efforts assez importants sur cet exercice pour amener et permettre des solutions de fonctionnement les plus adaptées et les plus ajustées en termes de coûts.Les taux d’absentéisme par maladie ou accident du travail ont été réduits de moitié : ainsi que la durée des arrêts (130 jours pour 10 accidents de service concernant 9 agents, un agent ayant été arrêté 85j).Pour le volet des avancements, (soit par promotion interne, par réussite d’examen, ou concours par filière), 3 personnes sont concernées en service administratif, 2 dans le secteur animation, 1 dans le médico-social et 5 dans les services techniques.Malgré toutes ces difficultés et ces bouleversements, beaucoup a été accompli, dans de multiples domaines de nos compétences, sans tapage mais avec efficacité, grâce à une confiance retrouvée de nos partenaires financiers et institutionnels, hier encore si frileux. Nous leur en savons gré car le crédit (on ne peut mieux dire) qu’ils nous accordent est une condition incontournable pour réaliser et investir.Que relever concrètement, si ce ne sont les importants travaux de sécurisation d’ouvrages de protection à Montauban, Oô, Salles et Pratviel, ceux de réfection de voiries endommagées par les inondations à Luchon, quelques chantiers de voirie et de pool routier indispensables en termes de sécurité ?Le renouvellement incontournable du véhicule du service sentiers et le remplacement complet du pont bascule à la déchetterie sont nos seuls engagements matériels conséquents de l’exercice.Voilà donc l’essentiel de nos investissements 2015, soit quand même près d’1,2 Millions d’euros qui ont été mobilisés, tout en sachant que d’autres travaux de sécurisation en rivière sur la Pique et l’One sont d’ores et déjà programmés et financés pour 2016, en complément des études sur la Neste et le ruisseau de Sainte Christine, ainsi que les enlèvements d’embâcles et d’atterrissements. Ce sera une partie de la feuille de route de Ségolène Duchêne qui viendra, dès lundi, reprendre le flambeau de notre service Rivière dont elle sera la nouvelle chargée de mission. Une mention tout de même pour Lionel Payot qui a assuré consciencieusement l’intérim sur les dossiers rivières et inondations après le départ d’Olivia. Dans les autres points forts d’un fonctionnement collectif, à noter notre attachement à figurer dignement lors du défilé de la Bataille des Fleurs s’est encore exprimé cette année, avec nos magnifiques Kangourous, notre Panda et nos aborigènes autochtones tout droit venus du Céciré. Là encore, la collaboration avec la maison d’enfants Le Céciré et le camping Pradelongue, sans compter le volontariat de salariés de multiples services et de leurs familles, ont éclairé ces deux jours d’ouverture, de partage et de convivialité. Merci toutefois à Laurence Monge qui a largement assuré la coordination, l’intendance et la logistique de ces journées.Nos accompagnements financiers au secteur associatif ont été rares, très encadrés et limités : ils en sont d’autant plus symboliques par leur volonté de soutien affiché à la promotion de notre Pays de Luchon ; je soulignerai ainsi notre aide logistique et financière à l’Aneto Trail, notre contribution aux Pyrénéennes en soutien du monde de l’élevage et de l’agropastoralisme, le soutien à Ciné Vallées, au Rock Festival et à la MJC, et notre première contribution au Festival des Créations Télévisuelles de Luchon et notamment à son volet éducatif et scolaire. A cet égard, je saisis l’occasion pour avoir une pensée émue pour notre ami Didier Hougarou, professeur au Lycée Edmond Rostand, qui assumait l’interface avec les structures éducatives concernées. Son décès a attristé tout notre territoire, le Comminges et bien au-delà.J’évoquerai ensuite le service sentiers, qui, sous la responsabilité d’Alain Puente et sur les prémices du bilan d’activité 2015, a jeté les bases d’une organisation plus stable pour 2016. J’y ajoute mon souhait personnel, avant la prochaine campagne d’entretien, de pouvoir lancer un appel aux bonnes volontés citoyennes pour monter 2 journées d’intervention sur plusieurs cibles, dès le printemps et le début de l’été, afin de faciliter, en basse puis en moyenne altitude, le dégagement du « gros » des dégâts de l’hiver et des intempéries. J’espère que mon appel sera largement entendu, d’autant que nous aurons à cœur de clôturer ces journées par un moment convivial et de partage réunissant l’ensemble des équipes d’intervention organisées par nos soins.Pour les dossiers sensibles de la voirie et la déchetterie, nous avons, dans un souci d’efficacité, mis en place, sous la responsabilité de Jean Sicart, des groupes de travail opérationnel, regroupant élus et techniciens, pour faire germer des solutions aux lourds problèmes techniques et financiers que nous avons à résoudre.Ils ont effectué un travail régulier, méthodique et efficace qui sera livré à la réflexion des délégués communautaires pour échanges, approbation et décisions dans les semaines qui viennent. Déjà, pour la déchetterie, des aménagements techniques ont pu être mis en place, sous le contrôle de Nicolas Aernout, de Laure Pallec et de Lionel Payot pour diminuer certaines nuisances et la pénibilité du travail sur ce site exposé. J’en viens maintenant à ce qui, à mes yeux, est l’axe majeur de l’exercice passé : la gestion des hommes et des femmes de notre collectivité.Je ne reviendrai pas sur ce que John Enot vous a livré tout à l’heure, mais je vous confierai qu’à titre personnel, la reconstruction d’une équipe de direction et la structuration d’un staff administratif et technique a constitué l’essentiel de mes préoccupations.Je ne vous cache pas non plus, qu’avoir pu rétablir une situation aussi difficile que celle que nous rencontrions depuis un peu plus d’un an, est pour moi un vrai soulagement et une satisfaction personnelle certes ; mais je sais parfaitement le prix qu’il a fallu payer, et surtout je mesure pleinement ce que je dois à tous ceux qui ont largement contribué à ce redressement et m’ont soutenu de leur confiance et de leur fidélité : élus communautaires et membres du bureau, salariés de tous les services, par leur conscience professionnelle, leur sympathie et leur appui précieux, et bien entendu à la nouvelle direction générale qui a su se monter instantanément constructive. Je sais gré, aussi bien aux anciens et à ceux qui nous ont quittés, qu’aux nouveaux arrivants qui se sont très positivement et rapidement intégrés à la dynamique que nous avons souhaité impulser, Un Merci donc, à tous. Simple dans son expression, mais profondément ressenti.Nous avons, durant l’année, complété la construction d’un volet social amorcé sous la conduite d’Annie Espouy, dès 2014, en mettant en place un comité technique et un comité d’hygiène et sécurité. Ces instances réglementaires fonctionnent aujourd’hui comme il sied aux collectivités de notre taille. Merci à Paule Saint-Martin qui a été la cheville ouvrière de ce dossier important.Dans le volet structuration des services, j’avais donné pour mission à Sophie Guridi, directrice générale adjointe, de diagnostiquer et de superviser la marche de nos structures enfance : cette action, bien avancée, doit aboutir à une meilleure maîtrise d’un secteur social, fort en engagements financiers de la collectivité et que les perspectives de fusion nous appellent impérativement à bien articuler dans la recherche constante de l’amélioration de son assise financière.Ce sera un des projets phares de 2016 tant dans son dimensionnement et son financement, que dans sa localisation dans des locaux adaptés et répondant au mieux, à la fois aux besoins de nos enfants et à nos réelles possibilités.Ensuite, j’ai confié une deuxième mission à notre nouvelle directrice générale adjointe sur la base de sa suggestion de rendre visite aux 31 maires et aux 31 communes du Pays de Luchon, pour mieux les connaître.Du constat partagé de désaffection de nos conseils communautaires et plus précisément de dilution de l’esprit communautaire, je souhaitais avoir les avis et les diagnostics d’une personne neuve et sans passé dans le territoire, tout en garantissant une neutralité et une relative confidentialité des propos, dans un souci d’améliorer notre fonctionnement et de rechercher, ensemble, des moyens et des méthodes simples pour pallier ces insatisfactions respectives. Cette mission est aujourd’hui menée à bien au plan des rencontres et c’est maintenant sur l’exploitation de ce travail et la restitution aux communes que nous nous penchons ; des propositions sont déjà dans les tuyaux, mais nous en reparlerons un peu plus loin dans le cadre d’une autre thématique envisagée plus loin. Tout cela me conduit à aborder tout naturellement l’environnement institutionnel et les évolutions législatives qui touchent et vont toucher notre jeune communauté de communes du Pays de Luchon.Nous avons tout d’abord beaucoup travaillé au niveau du Pays Comminges Pyrénées, aujourd’hui Pôle d’ Equilibre Territorial et Rural, qui peu à peu prend forme et vigueur. Notre contribution sur le volet économique s’oriente vers la structuration d’une filière bois à l’échelle du Pays et sur le soutien aux technologies innovantes. John Palacin s’y est principalement employé.Quant à Louis Ferré, il s’implique et s’applique fortement dans le domaine du Tourisme à susciter une dynamique de coordination et de complémentarité entre les différentes intercommunalités et leurs outils Touristiques (OTI, OT, et SI) pour créer une synergie, notamment autour du tourisme patrimonial et culturel et l’animation des Grands Sites. Ces volets à structurer viendraient agrémenter et booster l’offre existante d’activités de pleine nature et de détente, ainsi que le thermalisme et le bien-être.Ce sera sans nul doute un des axes d’intervention de notre futur(e) chargé(e) de mission Tourisme, qui succèdera à Emilie Loubriat : il (elle) aura, lui (elle) aussi, à contribuer au développement touristique de notre territoire et au suivi et à l’évolution de la convention d’objectifs et de moyens qui nous lie à l’Office du Tourisme Intercommunal, dans la perspective de la fusion prochaine.Par ailleurs, le PETR Comminges Pyrénées est aussi reconnu par la Région pour gérer les dossiers du Groupe d’Action Locale Leader afin d’accéder à des fonds européens sur des lignes d’actions ciblées. Un projet d’animation foncière et la création d’un atelier de transformation agro-alimentaire ont d’ailleurs été proposés dans ce cadre, suite aux assises de la Ruralité organisée par notre Interco à l’initiative de Danièle Panatier et Jean-Pierre Bastié.Il est essentiel de conforter ce PETR en contribuant largement à l’écriture de son projet de territoire qui définira un périmètre pertinent pour ses accompagnements de projets, ses interventions directes, et la gestion du SCOT. Le chantier est ouvert.Nos relations avec le nouveau Conseil Départemental nous ont amenés à solliciter les communes pour entrer, comme nous, dans une planification des projets et de demandes de subventions sur une programmation pluriannuelle, quinquennale pour être plus précis. Ce travail est en cours et devrait aboutir à la signature d’un contrat de territoire, engagement contractuel, précis et rigoureux sur les projets structurants et réalistes du territoire entre département, communauté et communes.Il en sera de même avec la Région qui a déjà amorcé cette démarche avec le Pays. Nous attendons beaucoup de John Palacin, notre vice-président, récemment élu régional dans la nouvelle assemblée conduite par notre amie Carole Delga, qui chacun le sait est très attachée au Comminges et à nos montagnes luchonnaises.Ces différents dispositifs, tendent à trouver une cohérence maximale dans ces temps de crise, de baisse des dotations et de maîtrise des dépenses publiques dans laquelle nous sommes tous engagés ; pourtant n’oublions pas que nos investissements sont indispensables pour maintenir l’activité de nos petites et moyennes entreprises locales, supports de l’emploi et de l’activité économique d’ensemble.J’en viens maintenant à la question du nouveau Schéma Départemental de Coopération Intercommunale. En septembre, notre analyse de la situation, avant la présentation du projet de schéma par le préfet de région, nous faisait rechercher l’obtention de plus de temps pour nous déterminer sur le périmètre et la composition d’une éventuelle fusion.Nos priorités étaient (et restent) de régler, au niveau de notre territoire actuel, les ajustements nécessaires pour les décisions à prendre relativement au portage et à la gestion des poumons économiques du territoire, domaines où la communauté de communes (actuelle ou future) doit occuper toute sa place.Dans la mesure où nous pouvions, à deux titres, prétendre à une mesure dérogatoire, nous avions privilégié cette demande, par le biais d’une motion communale, sans refuser des perspectives d’évolution ultérieures.Mais le schéma proposé par le préfet le 18 Octobre n’a pas retenu cette possibilité. Il n’a intégré, en Haute Garonne, aucune mesure dérogatoire à son projet départemental, dont il sera d’ailleurs le seul au final à décider (à échéance de mars 2016), pour une mise en œuvre à compter de janvier 2017. Nous avons donc pris connaissance de ce nouveau schéma et mesuré assez rapidement sa cohérence territoriale et l’intérêt qu’il pouvait revêtir pour le Pays de Luchon et le Sud du Comminges ; nous avons alors très vite décidé de nous mettre au travail, avec nos amis de Saint-Béat et du Haut Comminges pour mieux éclairer la situation et essayer d’avancer positivement, au lieu de se perdre dans des projections aléatoires et improbables. Nous nous réunissons toutes les semaines pour avancer dans un travail commun et dense. Pour représenter notre EPCI, le groupe de travail est composé de moi-même, de Danielle Panatier et de Louis Ferré au titre des élus et de John Enot et Sophie Guridi au titre des directions générales. Les deux autres communautés ont une représentation comparable. C’est un travail de longue haleine qui est donc déjà bien engagé ; il se structure peu à peu et s’étoffera pour que nous puissions construire ensemble un projet ambitieux et réaliste. Nous avons pu collaborer, d’ores et déjà, avec les services de la DRFIP qui nous accompagnent et se sont engagés à nous apporter leur expertise technique tout au long du processus.Notre conseil communautaire du 11 décembre, à l’unanimité des votants, s’est déclaré favorable au projet de schéma envisagé et à la poursuite des réflexions partagées. Aujourd’hui, la méthodologie de cette démarche rejoint les préoccupations qui m’avaient conduit à favoriser la rencontre de Sophie Guridi avec les communes et les maires. Si nous voulons donner toutes les garanties de réussite à notre projet de future grande intercommunalité, il faut nous inspirer des constats dressés à l’occasion de ces visites et ranimer la flamme d’un nouvel esprit communautaire, en favorisant la concertation et la communication sur les avancées qui nous conduiront à écrire un véritable projet commun et partagé par les 77 communes qui composeront le futur conseil communautaire.Le socle du projet s’appuie principalement sur le tourisme : à l’évidence, avec deux Grands Sites, Luchon et Saint Bertrand de Comminges, avec les quatre stations de ski haut garonnaises, avec deux stations thermales et des atouts touristiques indéniables liés au caractère montagnard qui nous est commun, cette vocation économique sortira grandie et renforcée par une mise en synergie des différents acteurs publics et privés ; elle restera cependant ouverte à des coopérations indispensables avec les territoires voisins, comme l’inscription des feux de Saint Jean au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en est un exemple éclairant, voire flamboyant, si je peux dire.De plus, tout ce nouveau territoire bénéficie du classement en zone de montagne, ce qui n’est pas négligeable en termes d’aides et de concours financiers prévus par la loi. Mais ce regroupement ne doit pas signer la mort des communes, qui sont à mon sens l’échelon de base et de proximité, indispensable au bon fonctionnement de nos communautés rurales.Même si des regroupements (communes nouvelles) sont envisagés, ici ou là, face aux difficultés bien réelles rencontrées par les élus confrontés aux demandes et aux besoins croissants des citoyens et à la baisse des moyens et des ressources financières et parfois humaines dans les plus petites communes. Le rôle et la place de nos secrétaires intercommunales sera lui aussi très important dans ces problématiques, car c’est l’équilibre entre les divers niveaux d’action qu’il faudra harmonieusement rechercher et obtenir. Car il n’est pas du tout envisageable, je le répète, de croire qu’il est possible de construire une intercommunalité sur les cendres des communes.Dans cet esprit, j’ai d’ores et déjà proposé à notre groupe de travail de tenir, le 28 janvier prochain, une réunion commune aux maires et aux délégués intercommunaux des 77 communes, pour leur apporter un premier point d’étape sur l’avancée, bien modeste encore, de nos travaux et sur le calendrier prévisionnel que nous avons profilé ensemble. Pour ce qui nous concerne plus spécifiquement, au niveau de notre Pays de Luchon, je vous proposerai aussi une réunion exclusivement consacrée à la discussion sur le retour des visites des communes effectuées par notre directrice générale adjointe : nous nous y étions engagés et nul doute que cela nous permettra d’éliminer, si possible, les écueils sur lesquels nous nous sommes échoués. Surmonter ces difficultés, ces malentendus et ces oppositions stériles nous aidera pour aborder la construction commune avec nos futurs partenaires.Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons réussir dans cette entreprise ambitieuse de concevoir et de construire une intercommunalité de Gourdan Polignan à Portet de Luchon.Cela préfigurera aussi des modifications de notre organisation et de nos réunions pour que la communication soit meilleure, la participation de chacun facilitée et l’appropriation de l’esprit communautaire plus affirmée.C’est aussi le seul moyen de pouvoir répondre objectivement et en toute transparence aux préoccupations légitimes des salariés de nos trois intercommunalités et d’amener pour chacun d’entre eux des assurances et des pistes fiables et réalistes pour leur avenir professionnel et personnel. Voilà tout ce qui nous fait face : alors je ne peux résister dans un tel contexte quasi permanent de reconstruction institutionnelle, presqu’ininterrompue, presqu’écrasante, à oser un parallèle philosophique et à citer encore Albert Camus, dans le Mythe de Sisyphe cette fois: (…) Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. (…) cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile. (…) La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. » Alors devant tous ces immenses chantiers ouverts, Soyons donc, tous, des « Sisyphe heureux » !!!Voilà ce qu’il me semblait important de vous dire ce soir et de livrer à votre méditation, car plus que jamais votre implication à tous, élus et salariés sera le gage de notre réussite future. Merci de votre écoute et de votre patience. Ah pardon ! J’allais oublier de vous adresser ce qui aurait pu résumer tout ce précède en quelques mots : Bonne et heureuse année 2016, à vous, à vos familles et à tous ceux qui vous sont chers.

Jean-Louis Redonnet

« Qui ne dit mot, consent ».

Cet adage bien connu trotte dans mon esprit depuis une dizaine de jours, et me remplit de colère : alors ce soir, j’ai décidé clairement de rompre le silence pour dénoncer une injustice.

 

J’ai assisté, sans voix et je le regrette, à la réunion que le maire de Luchon Louis Ferré a bien voulu organiser pour compenser l’absence des commerçants de Luchon Passion lors de la précédente réunion publique tenue le 19 décembre dernier.

Je dois dire que j’ai été assez choqué de l’attitude de quelques énergumènes, dont certains n’étaient même pas commerçants, qui ont pollué cette réunion de leur impolitesse, de leur incorrection et de leur attitude hors limite, protégés par l’anonymat relatif d’une foule préparée pour être acquise : ils n’étaient pas venus pour écouter, dialoguer ou comprendre, ils étaient là pour vomir leur haine, leur intolérance et leur ressentiment. Mais ces gens là ne méritent même pas que l’on s’intéresse à leur sort, ils n’en valent décidément pas la peine.

 

Cette réunion, que l’association Luchon Passion avait visiblement particulièrement bien organisée en son sein, dans les moindres détails et dans la moindre intervention, avait pour but principal d’accabler Patrice Gaut, le Directeur de la Régie LSPV, pour l’insuffisance de production de neige en Novembre, de le faire passer pour un incapable, un incompétent et d’obtenir sa tête, offrant ainsi un bouc émissaire à toutes les frustrations et à tous les fantasmes.

A défaut, la tête du maire aurait pu, elle aussi, convenir à certains comme trophée complémentaire fort symbolique.

 

Une porte parole, dont l’activité est bien directement touchée par le manque d’enneigement,  a essentiellement porté et de façon correcte les récriminations, puis certains ont emboité le pas de façon passionnée pour ne pas dire véhémente, mais ils se sont au moins clairement affichés.

 

Par contre, dans le concert anonyme de brouhahas et de vociférations, tels ceux d’une meute rassemblée, s’étaient, bien entendu, joints les manipulateurs et les pseudo-experts qui travaillent depuis fort longtemps à la déstabilisation de la situation de la station auprès des salariés.

Le travail de préparation médiatique avait lui été largement complété par un support numérique local bien complaisant qui poursuit peut-être des stratégies inavouées sous prétexte de liberté d’expression, mais qui ne cherche qu’à supplanter La Dépêche dans le paysage médiatique local. C’est tout à fait son droit, pourtant il faudra bien un jour se dévoiler plus clairement.

Car le bashing systématique auquel il se livre actuellement vis-à-vis de la municipalité et surtout de son maire répond certainement à des raisons que je ne perçois pas encore tout à fait clairement, mais il est indéniable et il sert de trait d’union provisoire aux contributeurs alléchés par l’aubaine d’être publiés. Il n’est qu’à constater les suites données à la réunion et l’ouverture aux commentaires, anonymes bien sûr, des nostalgiques du passé ante 2008, pathétiques de tant d’indigence intellectuelle, le degré zéro de la pensée non assumée.

Le risque pour ce « tian » informatif, qui ne choisit pas clairement la couleur et la provenance de ses apports, (de l’extrême gauche à la droite la plus conservatrice), c'est qu'il peut être vite menacé de ne nourrir qu'une dérive poujadiste, voire populiste, liée probablement à la dévotion inconditionnelle qu’il porte et manifeste à chaque instant à tout ce qui ressemble à un commerçant, ou prétend l’être.

 

Il faut pourtant, dans un tel plat composé, pour qu’il reste digeste, surtout veiller à un bon équilibre des saveurs, car l'acidité peut vite tourner à l'aigreur.

 

Toutefois dans cette soirée, ce n’était pas qu’à une réunion du feu « CID-UNATI » à laquelle nous avons eu le droit d’assister, mais en plus à un véritable congrès d’experts en neige de culture dont je n’avais humblement pas connaissance qu’il en existait autant dans notre belle ville.

L’avenir de notre station est donc assuré, d’autant que cette activité pourrait visiblement être pilotée depuis des terrasses ou des comptoirs de cafés ou restaurants bien en vue dans la cité ou sur le plateau, (comme l’exploitation générale, a d’ailleurs pu l’être pendant quelques années récentes).

Quelle source d’économie !!!

 

Je voudrais enfin aborder le thème qui n’a été ni évoqué ni envisagé lors de la réunion, mais qui a servi d’explications à des tribunes qui ont suivi dans Luchon Mag de la part d’éminents représentants de temps anciens : on déplore le départ de cadres majeurs ou de techniciens émérites de la station, d’authentiques « sachants », eux !

Ah, oui , bien sûr, le « cher »Passé… !!! ou

l’Ailleurs, pas trop loin, là où la neige est toujours plus blanche et plus abondante…

 

S’est on sérieusement inquiété ou informé des raisons des départs de 12 de ces dépositaires d’un supposé réel niveau technique, (il faut le reconnaître, au moins pour certains) ?

C’est certainement un excellent thème d’investigation pour tout bon journaliste qui se respecte.

Pour ce qui nous concerne, administrateurs du SIGAS, nous avons su prendre, sans trembler, nos responsabilités pour faire cesser ce qui devait impérativement cesser. Altiservice avait déjà sanctionné l’un d’entre eux, mais pas suffisamment à l’évidence.

 

Pour faire court, le simple manque d’entretien de l’ensemble de l’entreprise relevé par un rapport interne et confirmé par le rapport Mécamont de 2014 ont obligé la Régie Luchon Superbagnères à mettre plus de 1,2millions d’€  depuis la reprise de la station en régie, afin d’avoir un niveau de sécurité des remontées mécaniques normal, ainsi qu’une mise en conformité de  l’ensemble des services et notamment de la neige de culture et de l’usine qui était dans un état déplorable.

Sait-on que c’est aussi cela, le résultat et le prix du travail de « très grands spécialistes » au service d’exploitants privés ?

Fallait-il fermer les yeux et laisser se perpétuer ces pratiques déviantes voire peut-être les favoriser?

 

J’en appelle donc aujourd’hui à un peu plus de sérieux dans les affirmations péremptoires et un peu plus de mesure, car ce que j’avance, moi, est très factuel.

Comme l’a dit Louis Ferré, un bilan sera tiré en fin de saison et pas avant, et il devra aussi prendre en compte ces éléments d’histoire récente : aujourd’hui le devoir de chacun est de prendre ses responsabilités pour assurer un bon fonctionnement de la station et de s’appuyer sur les investissements enfin réalisés grâce aux efforts du Président du SIGAS, certes, mais aussi de ses techniciens, dont Patrice Gaut : ils ouvrent l’assurance d’un futur pour Luchon Superbagnères, et il faut valoriser ces outils performants comme ils le méritent, au bénéfice de tous, dans notre Pays de Luchon et au delà.

 

Demain, la constitution d’une Société d’Economie Mixte va permettre l’implication et la responsabilisation de représentants du secteur privé dans la gestion de la station ; c’est l’occasion offerte de prendre des risques avec l’entreprise qui se crée pour gérer « leur station » ; certains l’ont déjà compris et s’engagent.

C’est vrai que d’autres trouveront toujours plus « enrichissant » de n’avoir qu’à se baisser pour cueillir ce que l’on n’a pas contribué à semer, (et surtout quand on jouit encore de prérogatives de nature très féodale).

 

Par ailleurs, concernant l’opposition entre Luchon Superbagnères et Peyragudes qui ressurgit  systématiquement dans les débats de comptoir, c’est complètement aux antipodes de l’esprit communautaire que nous défendons pour le Pays de Luchon, aujourd’hui comme demain, où la future fusion des intercommunalités nous fait déployer nos efforts vers une gestion concertée, voire vers une structure porteuse unique pour les quatre stations de ski de la Haute Garonne ; leur mode d’exploitation (et donc leurs gestionnaires) pouvant être, lui, déterminé par les conditions spécifiques et propres à chacune d’entre elles.

 

Voilà ce que je tenais à mettre en évidence pour éclairer d’un autre angle cette chasse aux sorcières indigne et ce procès préfabriqué et bien mal venu pour une station que nos efforts d’investissement et de gestion sont en train d’extirper d’une lente mort programmée.

 

Soyons donc tous enfin solidaires sur l’essentiel et manifestons-le.

 

Jean-Louis Redonnet

Président de la CCPL

Administrateur du SIGAS

COUP DE GUEULE DU PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE DE COMMUNE

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