Monsieur le député

 

Je viens vers vous en tant que président de l’Association de Défense de l’Intérêt Des Luchonnais (ADIDL) pour vous interroger sur deux sujets :

 

Les permanences de pharmacies de notre fond de vallée.

En effet, depuis plusieurs années les permanences ont été modifiées. Après plusieurs tentatives de discussions, de remises de pétitions, et je ne sais encore, la population du pays de luchon (qui englobe tous les villages alentours, se retrouve à certains moments à devoir faire plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver une pharmacie ouverte. La dernière en date est Montréjeau qui se trouve à 1 heure (en montagne on parle en heure de route et non en kilomètres) de route par beau temps et route sèche du village de PORTET DE LUCHON. Je vous laisse imaginer en plein hiver. Notre population est relativement âgée et de ce fait se déplace plus difficilement.

Vous allez me répondre que les permanences sont le fait des cantons. Avec le nouveau découpage la R .S. va nous dire que les permanences seront prises jusqu’à Saint Martory. J’ose espérer qu’il s’agit simplement d’une étude et non d’une réalité. C’est vrai qu’il est facile sur une carte de positionner les choses mais sur le terrain il en est tout autre. Il faut également prendre en compte l’afflux de population pour les différentes saisons touristiques comme la saison estivale et surtout celle du ski qui draine toutes les bobologies qui ne nécessitent pas forcement la venue aux urgences.

Actuellement Bagnères de Luchon possède 4 pharmacies qui peuvent assurer une permanence pour toute la vallée. Je ne pense pas que 1 semaine sur 4 soit une charge énorme d’autant que ça fonctionnait ainsi très bien.

Pour notre population, j’aimerai que soit pris en compte notre situation de montagne et les délais que représente un tel déplacement.

 

Les permanences de médecins

Dans le même état d’esprit, nous n’avons aucune permanence médicale dès 17 heures et je ne vous parle pas des weekends et jours fériés. Quand on voit, toujours sur nos différentes saisons touristiques, le nombre de personnes qui nécessitent des soins que j’appelle bobologie. Pour cela une seule solution : Les urgences du CH de Saint Gaudens (1 heure de route) pour simplement se faire prescrire une pommade. Engorger des urgences alors qu’ils ont autre chose à faire, je pense que la cause en vaut la peine.

J’ai pour ma part une anecdote personnelle à vous raconter qui résume la situation. Ma mère un jour m’a déclenché sur l’alarme domicile. Lorsque je suis arrivé elle était assise parterre. Je l’ai relevée et assise sur une chaise. Ne voulant pas la laisser ainsi j’ai appelé le centre 15 (Sur Luchon c’est plus facile pour avoir un interlocuteur qu’un répondeur). Le médecin, très gentil, m’a demandé de prendre contact avec le médecin de famille (30 ans de pratique familiale). Ce que j’ai fait aussitôt. La réponse a été rapide : Je suis en consultation je ne viendrai pas. J’ai donc rappelé le centre 15 qui m’a donc indiqué qu’il m’envoyait une ambulance. Ma mère, tout à fait consciente, a donc été installée dans l’ambulance et direction Saint Gaudens. J’ai pas attendu 10 minutes pour recevoir un appel téléphonique du SAMU m’indiquant qu’il n’avait rien pu faire et que ma mère était morte.

Je vous raconte cette histoire non pas pour mettre qui que ce soit en cause mais simplement pour vous faire remarquer que ce manque de permanence médicale pèse très fort dans notre montagne. Je ne dis pas que ma mère aurait pu être sauvée mais tout simplement mieux assistée. Je n’en veux a personne dans cette histoire car combien de gens du pays de Luchon l’ont vécu. Il n’y a qu’à demander aux sapeurs-pompiers et aux ambulanciers pour s’en rendre compte. On peut aussi poser la question au service des urgences (17 personnes à 19 h 30 le 5 mars) venant de Luchon pour des entorses liées à la pratique du ski.

 

Pourquoi ne pas mettre en place (puisque nos médecins locaux ne veulent pas prendre de permanence) comme dans certains département des C.A.P.S. (centre aide aux premiers soins) avec des ouvertures à partir de 17 heures et les jours fériés. Ces centres sont tenus par des médecins des villes, exonérés des quotas clients ou des élèves médecins en fin de cycle avec un parrainage local juste pour la bobologie ou les préparatifs à la venue du S.A.M.U.

 

Voilà Monsieur le Député ma demande au nom de toute la population du pays de Luchon. Je vous assure que ces deux sujets sont très importants aux yeux de nos concitoyens. Redonnez nous une certaine autonomie dans ce domaine qui en plus, je pense, fera faire des économies à tout le monde.

                                                                                Mr LABERE

                                                                          Président de l’ADIDL